Comme de nombreuses petites villes de province, on devine dans le patrimoine de Saint-Mihiel, une ville au passé fastueux. Parmi le riche patrimoine historique, mais malheureusement pas toujours bien mis en valeur, on note l'église paroissiale St Étienne.
L'église St Étienne est classée monument historique dès le 27 août 1907. Seule église paroissiale jusqu'à la fin du XVIIIème siècle, elle est située au sud-est de la ville, excentrée par rapport à l'urbanisation actuelle.
Église mentionnée dès le Xème s. mais reconstruite entièrement au XIIIème s., elle est le résultat d'un agrandissement à l'est au XVIème s., pour accueillir la population fidèle toujours croissante, puis de la destruction au XIXème s. de la quasi totalité de la partie la plus ancienne pour des questions d'urbanisme. En résulte un église halle fermée par une abside à trois pans, éclairée par 14 baies de style gothique flamboyant. La façade ouest, avec son clocher central et carré, date du XIXème s. et laisse apparaître les baies murées du XIIIème s.
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Abside à trois pans de l’église St Étienne |
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Clocher XIXème s. |
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Façade XIXème s. |
A l'intérieur, l'espace est partagé en une nef centrale et deux collatéraux de même hauteur. L'église est joliment éclairée par les verrières stylisées représentant la vie du Christ et réalisées par Jacques Virolle et les ateliers Charles Lorin de Chartres entre 1932 et 1937.
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Intérieur de l'église halle |
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Nef centrale et collatéral nord |
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Verrière de Jacques Virolle |
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Verrière de Jacques Virolle |
Cependant, l'église St Étienne est surtout connue pour abriter le chef d’œuvre du sculpteur Sammiellois Ligier Richier : le sépulcre. Ligier Richier signe ici une mise au tombeau présentant 13 personnages légèrement plus grands que nature en pierre blanche locale, sculptés entre 1554 et 1564, et installés dans la chapelle après sa mort en 1567. Comme à son habitude, l'artiste se distingue par l'expression des visages des personnages, comme pris sur le vif, le raffinement des vêtements, les attitudes et la gestuelle très réalistes des personnages.
Le Christ, porté par Nicomède et Joseph d'Arimathie, est la figure centrale de cette scène. Marie-Madeleine se tient à ses pieds, tandis qu'en arrière-plan on retrouve la Vierge Marie soutenue par Saint Jean et Marie Cléophas, ainsi qu'un ange portant les instruments de la Passion (la croix et les fouets de la flagellation). A droite, une femme tête baissée porte la couronne d'épines, derrière elle, deux soldats jouent aux dés, tandis qu'un troisième assis semble réfléchir. A gauche, Marie-Salomé prépare le tombeau pour l'ensevelissement du corps du Christ.
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Vue d'ensemble |
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Vue d'ensemble |
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Tête du Christ |
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Le Christ soutenu par Joseph d'Arimathie |
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Nicomède |
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Marie-Madeleine aux pieds du Christ |
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La Vierge Marie soutenue par Saint Jean et Marie Cléophas |
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La Vierge Marie et Marie Cléophas |
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L'ange et les instruments de la Passion |
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Une femme (Jeanne ?) portant la couronne d'épines et les soldats |
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Les soldats jouant aux dés |
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Marie Salomé préparant le tombeau |
Dans sa ville natale, Ligier Richier laisse deux œuvres majeures conservées dans les deux églises de la ville. Ces sculptures peuvent être le départ d'une découverte culturelle de la Meuse à travers la route Ligier Richier mise en valeur par le département.
Et pour approfondir sur le thème des mises au tombeau, voir l'article sur
Chaumont .