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dimanche 18 juin 2017

Vaux

Village de l'agglomération messine, Vaux garde de son passé quelques beaux vestiges.
Connu sous le nom de Vallis depuis 875, les terres sont exploitées au Moyen Age par l'abbaye de St Arnould de Metz puis conjointement par celle de Ste Glossinde. La culture de la vigne est d'ores et déjà une des cultures privilégiées. Aujourd'hui encore, la commune est connu pour son vin : si plusieurs viticulteurs exploitent les terres de Vaux, seule la famille Molozay est installée dans le village et produit le "Château de Vaux". Si la propriété est imposante et ancienne (caves voûtées - grande salle à manger...), elle n'a pas vraiment l'aspect d'un château. Elle doit son nom à l'installation pendant l'annexion d'une champagneraie  par M. Graeger qui produisait le "Sekt Kellerei Schloss Vaux". De retour en Allemagne en 1918, la famille à continué la production de "sekt" avec la même appellation. La commune a aménagé à l'emplacement de l'ancien cimetière à l'arrière de l'église, un jardin conservatoire des vignes mosellanes.

Vue générale du château de Vaux
Jardin conservatoire de la vigne mosellane

C'est donc au milieu des exploitations viticoles que le village s'est développé, autour de son église dédiée à Saint Rémy. Le clocher d'aujourd'hui est à l'origine un donjon construit au XIIIème siècle pouvant abriter la population en cas de danger. L'accès se faisait par une porte située à 6 m de haut côté est. Les nombreuses ouvertures cruciformes sur les différents pans du clocher nous prouvent le caractère défensif originel du monument et la partie sommital présentait une sort de hourd en bois. Ce n'est qu'au XVème siècle que la nef et la partie occidentale du transept ont été construits et  au XVIème  le choeur et le transept oriental. On peut admirer dans l'église un vitrail de 1885 créé par la maison Charles Champigneulle de Bar-le-Duc (peu après la construction des bas-côtés et du portail) et surtout les vitraux de François Chapuis installés en 1959.

L'église et son réduit fortifié au milieu des vignes

Donjon-clocher

Clocher

Eglise St Rémy

Eglise St Rémy

Nef

1885 - vitrail de la maison Champigneulle

Verrière de Chapuis - 1959

Chœur - vitraux de Chapuis


Outre son donjon, le village se protégeait par un mur d'enceinte percé de 5 portes. Vaux conserve les traces de 3 portes et seules la porte du Champé et la porte de la Noue sont encore en place, la porte des vignes ayant quasiment disparue.
Deux lavoirs permettaient l'alimentation en eau du village. Celui situé entre la mairie et l'église est doublé d'une halle.

Porte du Champé

Porte de la Noue

Lavoir - Halles


Le cœur du village est jalonné de plusieurs maisons anciennes dont la "Maison Franche" est le joyau. Datée du XVIème siècle, cette maison consolidée par des contreforts, s'appuie sur le réduit fortifié autour de l'église. Elle présente donc, comme les maisons adjacentes des aspects défensifs côté rue et offensifs côté église. Cette maison est également dotée d'une voûte passant au-dessus de la route et prolongeant la maison de l'autre côté, qui renforce le rôle défensif de cette demeure seigneuriale. Elle doit son nom à l'inscription située au-dessus de la porte d'entrée "Maison franche je suis à nul n'appartient sinon à celui qui m'entretient". Quelques inscriptions philosophiques ou religieuses jalonnent ainsi les façades du village, sans que l'on sache à quelle période elles ont été installées.

Maison Franche

Porte d'entrée Maison franche

Inscription maison franche

Maison ancienne

Maison ancienne s'appuyant sur le réduit fortifié

Porte du XVIème siècle

Détail porte XVIème s. - maison de vignerons

Pierre mérovingienne réemployée comme linteau de porte

Inscription - rue Franche

Inscription - Maison "Bon Bouillon"


Bien que Vaux ait connu une large croissance depuis la Seconde Guerre Mondiale, le cœur du village a gardé son authenticité, et il fait bon y flâner à la découverte du "petit patrimoine".

mercredi 15 avril 2015

Les vitraux de la cathédrale de Metz

Avec ses 6500 m² de vitraux, ses deux verrières de 424 m² (les plus grandes verrières gothiques), la cathédrale de Metz a bien mérité son surnom de "Lanterne du Bon Dieu". Étant donné cette grande surface, tout l'intérêt pour le visiteur de la cathédrale réside dans le fait de pouvoir balayer l'évolution de l'art du vitrail du XIIIème au XXème siècle.

La plus vieille verrière de la cathédrale est typique du XIIIème s. : à dominante bleu (comme ceux de Chartres), rouge et vert. Elle représente des scènes de la vie de Saint Paul et n'a été installé à cet endroit qu'au XVIIIème s. après la destruction de l'ensemble cathédral et de l'église Saint Paul qui l'abritait. Cinq autres médaillons du XIIIème s., dans la dernière travée de chaque bas côté, représentent le donateur, l'Annonciation, Saint Paul et Saint Étienne, la lapidation de Saint Étienne et le martyre de Saint Barthélémy. Une autre rose du XIIIème s. provenant du chœur de Notre-Dame-La-Ronde représente le couronnement de la Vierge entourée d'anges dans les médaillons.

La vie de St Paul

St Paul et St Etienne - La lapidation de St Etienne - Le martyre de St Barthelemy

Le couronnement de la Vierge

Le XIVème siècle est représenté par la grande verrière de la façade Ouest d'Hermann de Munster, inhumé au pied de son œuvre. Cette verrière est marquée par une couleur dominante blanche : le verre est teinté dans la masse et non plus peint (cette technique permet d'alléger les coûts). Le décor est gothique : un petit personnage figé sur un fond foncé au milieu d'une structure architecturée de style gothique flamboyant tout en longueur. La grande rose présentant rois, patriarches, prophètes et apôtres est surmontée d'une crucifixion de près de 2 m encadrée par la Vierge et St Jean. Au XVIIIème s. le percement du portail Blondel sur la façade Est ampute la verrière d'un registre : elle faisait jusqu'alors partie des plus grandes verrières du Monde.


La verrière d'Hermann de Munster

La grande rose surmontée de la crucifixion

Le registre inférieur


Le XVème s. est moins visible : 3 baies des fenêtres hautes et quelques vitraux dans le transept nord.
Les deux verrières du transept de 424 m² sont du XVIème s. : 17 ans d'écart mais tellement de différences. La verrière de Théobald de Lixheim au Nord  de 1504 est ancrée dans le style gothique, très semblable à celle d'Hermann de Munster : personnages figé dans un décor architecturé élancé. Lui fait face la verrière de Valentin Bousch de 1521 déjà tournée vers la Renaissance : des personnages évoluant deux par deux dans une architecture italienne, un début de perspective, des couleurs plus vives et claires. Valentin Bousch date et signe son œuvre et représente les donateurs, soit le chanoine Otto Savin, doyen du chapitre et son neveu Evrard Marlier.
Les vitraux du chœur sont également de Valentin Bousch et ses élèves. Il ont été offert par la famille des Ducs de Lorraine, alors que Jean IV de Lorraine était évêque de Metz et bien que Metz n'ait jamais fait partie du Duché de Lorraine.
De nombreux vitraux du déambulatoire sont également du XVIème s. et de l'atelier de Valentin Bousch, même si certains n'ont été installé qu'à la fin du XIXème et proviennent de l'église Ste Barbe. Comme sur la grande verrière, y figurent les donateurs et leur famille en particulier la famille Baudoche.

Théobald de Lixheim

Transept Sud - Valentin Bousch

Détail de la verrière de Valentin Bousch

Détail de la verrière de V. Bousch

Vitraux du chœur

Vitraux du chœur

Déambulatoire - Vitrail provenant de l'église Ste Barbe



Le XIXème siècle est partagé entre les verrières de Laurent-Charles Maréchal, artiste messin très prolifique, chef de fil de l'Ecole de Metz et les verrières de l'Annexion, principalement de Mayer de Munich.

Mayer de Munich

Saint Arnould - Mayer de Munich


Le XXème siècle est sans aucun doute le plus connu avec des artistes de renom comme Chagall. A partir des années 50, l'architecte en chef des Monuments Historiques Robert Renard lance un vaste programme de commandes de vitraux à des artistes contemporains pour remplacer des verrières abimées par le temps ou les conflits.
Le programme commence discrètement avec les fenêtres hautes de Jean Gaudin et son père Pierre de 1954 à 1958. Côté Nord, les saintes vénérées dans le Pays Messin et côté Sud les saints. J'aime particulièrement ces vitraux qui me rappellent les vitraux gothiques : un personnage figé dans un décor tout en longueur.
En 1957 sont installés les vitraux de Jacques Villon, frère de Marcel Duchamp, dans la chapelle du Saint-Sacrement, en remplacement de vitraux de Maréchal abimés en 1944. Villon représente de gauche à droite l'Agneau Pascal, la Cène, la Crucifixion, le miracle des noces de Cana et la scène du Rocher d'Horeb.
En 1960, deux vitraux abstraits de Roger Bissière sont installés face à face : comptant 422 pièces au m², le vitrail aux couleurs froides est installé au Nord et celui aux couleurs chaudes est installé au Sud.
Marc Chagall signe 3 baies installées entre 61 et 65. la verrière du transept représente la création d'Adam, le création d'Eve, le Péché originel, Adam et Eve chassés du Paradis. Dans le déambulatoire, sont représentés le Sacrifice d'Abraham, la Lutte de Jacob avec l'ange, le Songe de Jacob, Moïse et le buisson ardent, Moïse recevant les tables de la loi, David jouant de la lyre à Bethsabée, Jérémie et l'exil du peuple juif. En 68 et 70 il réalise les verrières du triforium du transept Nord : compositions florales.

Gaudin père et fils

Gaudin père et fils

Gaudin père et fils

Roger Bissière

Roger Bissière

Jacques Villon


Les Noces de Cana - Jacques Villon

La Cène - Jacques Villon

Marc Chagall

Marc Chagall

Marc Chagall