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samedi 16 janvier 2021

Le château de Glénay (2)

Depuis 6 ans et la parution du premier article consacré au château de Glénay, ma façon de procéder a quelque peu changé, les articles sont plus élaborés et les photos plus explicites (appareil plus élaboré), d'où la nécessité de compléter ce premier article.

Attesté dès le XIIème siècle, le château appartient du XIIIème au XVème siècle à la famille Beaumont, seigneurs de Glénay. Mais c'est à partir du XVIème siècle, alors qu'il appartient à la famille Saint-Gelais-de-Lusignan puis Vignerot-de-Pontcourlay, que le château prend son aspect actuel. Construit sur un coteau rocheux dominant le Thouaret, les ruines sont imposantes. 
 






 
Si l'on se place au niveau de la rivière, on a d'abord à gauche, légèrement à l'écart, le pigeonnier avec ses 2463 boulins (trous aménagés dans la maçonnerie pour la nidification), nombre en corrélation avec le nombre d'hectares du domaine. Tour ronde massive, on y accède par une porte basse surmontée des armoiries mutilées de la famille Saint-Gelais de Lusignan. A l'intérieur, l'espace de quelques mètres de diamètre donne vite la nausée pour peu que l'on s'essaye à compter les boulins. Le pigeonnier a connu une campagne de restauration en 2018.
 
Le pigeonnier

Armoiries de la famille Saint-Gelais de Lusignan sur le pigeonnier

Boulins

Ensuite, domine la chapelle Ste Marguerite. Seule partie du château hors d'eau à ce jour, elle est monumentale sur ses 3 niveaux. On y pénètre actuellement par un porte ouverte tardivement sur l'extérieur sous la grande baie gothique mutilée. Elle est couverte de voûtes à croisée d'ogive octopartites avec de belles clés de voûte sculptées et des culots figurés. Dans le mur latéral on remarque une niche au bel arc en accolade, ancienne armoire liturgique ? Les restes d'une tribune supportée par 5 arcs brisés sont encore visibles sur le mur ouest. La chapelle abrite actuellement les gisants de marbre blanc de René de Vignerot de Pont-Courlay et de son épouse Françoise du Plessis de Richelieu, sœur du Cardinal. Ces très belles sculptures ont été réalisées en 1644 par Michel Bourdin, et sont inscrites au titre des Monuments historiques depuis 2015.
 
La chapelle vue de la route

Voûte octopartite et baie gothique brisée

Clé de voûte

Les restes de la tribune

Culot figuré

Gisant de Françoise du Plessis de Richelieu

Gisant de René Vignerot de Pont-Courlay

Armoire liturgique ?

 
Sortons de la chapelle par la petite porte sous la tribune et menant à la cour. En se retournant on remarque la très belle facture de cette porte. On y retrouve l'arc à accolade, tout comme les deux petites ouvertures de chaque côté. A leur droite, une ouverture mène vers une toute petite cour, sorte de sas d'entrée tardif mais bien protégé par des mâchicoulis ornés de trilobes et écoinçons. La cour longe le corps de logis et sa tour polygonale, en offrant une vue imprenable sur le Thouaret et sa vallée.
 
La chapelle vue de la cour

Mâchicoulis avec trilobe et écoinçons

Porte de la chapelle


Ce qui impressionne quand on pénètre dans le logis, c'est de pouvoir voir tous les niveaux sans bouger : l'enfilade des cheminées, les fenêtres à meneaux et coussièges. Les tourelles d'escalier démantelées laissent entrevoir toutes les portes d'accès aux différentes pièces des différents niveaux. On remarque le soin apporté aux ouvertures : colonnettes, arc à accolade... Le château est un château d'habitation, bien que les éléments défensifs soient bien visibles d'extérieur : pont-levis, échauguettes, tours saillantes, mur d'enceinte... afin d'impressionner et faire reculer les éventuels assaillants. 
 
Fenêtre à meneaux et à coussièges

Portes à accolade dans une tour d'escalier

Portes à accolade dans une tour d'escalier

Tour d'escalier

Enfilade de cheminées

Bouche à feu

Meurtrière

Tourelle d'angle


Avec son verger, son vivier, son pigeonnier, ses communs... le complexe castral de Glénay est un véritable trésor d'architecture et d'histoire qui inconsciemment est certainement à l'origine de ma passion pour le patrimoine et les vieilles pierres.

Au printemps 2021, devrait démarrer un chantier titanesque de restauration avec la reconstruction de la charpente, de la toiture médiévale (démontée bien avant la révolution) et des différents planchers. De quoi nous ramener dans le temps et nous faire découvrir le faste du château au temps de Richelieu !

Si vous passez par là, admirez-le, mais n'oubliez pas que c'est une propriété privée qu'il faut respecter. S'y aventurer est un délit et est potentiellement dangereux. Si j'ai pu vous montrer des photos de l'intérieur, c'est que j'y ai été invitée et je ne saurais trop remercier les propriétaires Michel et Philippe.




dimanche 11 janvier 2015

Eglise Saint Martin de Glénay

Parce qu'ils nous sont familiers, que nous les connaissons depuis toujours, certains monuments peuvent passer inaperçus : c'est un peu le cas pour moi de l'église de Glénay, qui ne me semble pas aussi exceptionnelle que ça ! Pourtant l'église Saint Martin dont les parties les plus anciennes remontent au XIème siècle est inscrite aux Monuments historiques depuis octobre 1929.

Elle présente un plan simple : une nef fermée par une abside (le chœur) ; une absidiole au sud du chœur occupée par la sacristie ; un beffroi clocher ajouté au XIVème siècle au Sud puis une chapelle plus tardive au Nord. La toiture basse laisse apparaître un pignon à hauteur du chœur et qui devait accueillir une cloche avant la construction de la tour du XIVème : on remarque une baie en plein cintre bouchée.
L'entrée principale à l'Ouest est un arc en plein cintre surmonté d'une baie vitrée ; toutes deux sont rehaussées d'une moulure. Deux bandeaux séparent et ornent la façade. L'entrée latérale ouvrant sur le clocher est beaucoup plus travaillé. Trois arcs en plein cintre dont deux reposant sur une colonne surmontée d'un chapiteau historié. On peut y voir une chouette, une sirène et des entrelacs feuillus. L'arc central est également travaillé mais très abîmé. Malheureusement, "les restaurations effectuées à la tour l'ont couverte d'un enduit de mortier au ciment qui lui enlève tout son cachet". Comme le dit si bien l'abbé Henri Gallais en 1936 dans sa monographie sur le village, les restaurations anciennes ne sont pas très heureuses, et menacent même aujourd'hui le bâtiment. Rattraper ce travail sera bien difficile et coûteux.
A l'intérieur du clocher, on remarque des baies murées, des traces de deux différents planchers. Il est malheureusement aujourd'hui  en accès limité par mesure de sécurité. La nef a été voûtée tardivement (XIXème ou début XXème siècle) : cette voûte cache sans doute une charpente bien plus jolie et brise l'arc séparant la nef du chœur. Cet arc est soutenu par deux colonnes surmontées de chapiteaux historiés. Le mobilier est très simple à l'image d'une petite église de village. Seul le retable fermant le chœur est plus travaillé. Étrangement, l'église dédiée à St Martin, ne présente aucune statue, aucun tableau ou aucun vitrail présentant le Saint. Le tableau central du retable représente St Hilaire, mais on peut noter qu'il ne s'agit pas du tableau original, car il est plus petit que l'emplacement qu'il occupe.

Cette petite église modeste, qui malgré tout aurait accueilli le cardinal de Richelieu pour le baptême de sa nièce, témoigne de l'art roman du XIème siècle et mérite qu'on s'y intéresse. C'est tout le mal que veut se donner la toute jeune association ARPEG, créée par des passionnés, des amoureux du patrimoine qui veulent "sauver" cette église rurale _  http://www.arpeg.org/

P.S. : Les photos aériennes ont été prises par M. Serge Bodin, et les photos datées par Christiane Lavaud, ma maman.


Vue aérienne du Bourg - Serge Bodin

Vue aérienne - Serge Bodin


Façade Sud

Chevet


Façade Ouest

Façade Ouest

Façade Nord



Gravure de F. Boinot publiée dans l'ouvrage de Henri Gallais en 1936

Entrée Sud dans le clocher

Chapiteaux du portail sud

La chouette restaurée au ciment !!!

Chapiteau du portail sud

La nef et le chœur 

Arc masqué par la voûte

Nef et sa tribune

Chapiteau du chœur 


Chapiteau du chœur 

Retable





mercredi 29 janvier 2014

Le château de Glénay

Où commencer ?
Le village de mon enfance me paraît une évidence. C'est sans doute là qu'est née cette passion pour le patrimoine. Je me souviens très bien de cette visite du château avec mon instituteur, c'était il y a 30 ans déjà !
Comment ne pas tomber amoureux de ce monument?

Photo : Serge Bodin

Niché dans la vallée du Thouaret depuis des siècles, ces ruines en imposent. Attestée dès le XIIème siècle, la demeure seigneuriale est transformée en château et largement transformé au XVIème siècle. Abandonné après la Révolution Française et les Guerres de Vendée, le château devient une ruine sans toiture, ni plancher. Mais quelle ruine ! Subsistent les cheminées dont on se demande encore comment elles tiennent debout depuis si longtemps.
La chapelle Sainte-Marguerite est mieux conservée et abrite les gisants de René Vignerot de Pontcourlay et sa femme, née Françoise de Plessis de Richelieu, soeur  du célèbre Cardinal.
A quelques mètres, le pigeonnier circulaire surmonté d'une coupole de pierre conserve ses nombreux boulins donnant le tournis.

Façade sur le Thouaret

Côté Chapelle
Entrée Chapelle
Gisant Françoise de Plessis de Richelieu


Colombier extérieur

Les boulins du colombier


Racheté depuis peu, le château sera t'il restauré ? C'est un projet évoqué ! De mémoire de Glénéens le château a toujours été une ruine, comment imaginer cette évolution ? Rendez-vous dans quelques années...