Quartier Outre-Seille - Metz - Monuments historiques

Parmi la centaine de bâtiments protégés au titre des monuments historiques à Metz, 6 se situent dans le quartier Outre-Seille. Ce quartier, inclus dans Metz au XIIIème siècle avec l'élargissement des remparts, doit son nom à la rivière la Seille qui cernait le quartier et le séparait du centre ville. Malgré l'assèchement en 1906 du bras de la Seille donnant alors naissance aux rues Haute-Seille, des Tanneurs et Basse-Seille, le quartier garde une identité propre, et un caractère médiéval dans le bâti et l'urbanisme.

L'Eglise Saint Eucaire 
Cette église construite entre le XIIème et le XVème siècle est classée depuis 1979. Fleuron de l'architecture médiévale messine, le clocher de Saint-Eucaire est le plus ancien de la ville, carré et massif, il est très peu orné. Le portail d'entrée date de la fin du XVème siècle, de style gothique flamboyant il est l'oeuvre de Claus de Ranconval. L'intérieur très sombre est peu accueillant, d'autant plus que tout le côté nord est en cours de restauration, il possède pourtant des peintures murales des XVIème et XIXème siècle.

L'église Saint-Maximin

Classée dès 1923, l'église Saint-Maximin est édifiée entre les XIIème et le XVème siècles, d'où la pluralité des styles. L'église est aujourd'hui surtout reconnue pour ses vitraux dessinés par Jean Cocteau au début des années 60. (cf. article spécifique du 04/02/2014)

La Porte des Allemands
Cette porte fera l'objet d'un article à part entière une fois que les travaux seront terminés en début d'été 2014. Edifiée à partir du XIIIème siècle, elle est classée depuis 1966. A la fois porte (double) et pont, elle doit son nom à l'hôpital des Chevaliers Teutoniques Notre-Dame-des-Allemands, installé dans la rue adjacente. Dans son aspect de château-fort, la porte des Allemand est le seul témoin des portes de l'enceinte médiévale.

Eglise Saint-Etienne-le-Dépenné
Édifiée au XVème siècle, elle est classée partiellement en 1928 (façade sud) et inscrite en totalité en 1989. Édifice religieux désaffecté, l'église est la propriété d'une personne privée qui a entrepris de la transformer en appartements (les travaux sont toujours en cours, voire même à l'arrêt ?). Dédiée au pape Saint-Etienne Ier, martyr du IIIème siècle, qualifié de dépenné pour le distinguer de Saint-Etienne, premier martyr et saint patron de la cathédrale. Enserrée dans le tissu urbain, elle n'apparaît que dans la petite rue Gaudrée. Elle ne possède pas de façade occidentale, est démolie en partie en 1807 et le chevet a été détruit en 1872. Dès lors elle est converti en magasins et logements.

Hôtel de Burtaigne
Qu'il est triste cet hôtel particulier édifié au début du XVIème siècle et classé en totalité depuis 2006 ! Malheureusement les propriétaires (personnes privées) ne le mettent pas en valeur : la façade est noircie et l'immeuble paraît presque abandonné. Et pourtant, il est l'un des rares immeubles renaissance de la ville. Édifié par Michel de Gournay, maître échevin entre 1516 et 1519, il sert de lieu de réunions aux protestants avant la Révocation de l'Edit de Nantes. Il doit son nom à M. Bretagne qui en fait l'acquisition au XVIIIème siècle, et dont le nom a été déformé.
Sur la façade du XVIème siècle, on aperçoit à chaque angle supérieur des fenêtres des motifs sculptés représentants têtes humaines et animaux fantastiques. L'oculus de la porte a été percé au XVIIIème siècle.

Immeuble 45 rue Vigne Saint-Avold
De cet immeuble du XVIIIème siècle, est inscrite depuis 1929 la façade dont les balcons en fer forgé et le départ d'escalier. De style Louis XV, les étages sont séparés de bandeaux en pierre de Jaumont. Le tympan de la porte est particulièrement travaillé, décoré de motifs végétaux et d'une figure féminine. Les clés des fenêtres représentent des figures grotesques.

Au détour du quartier, on trouve bien d'autres trésors à condition de lever les yeux. Bonne promenade...