La "Neustadt" (Triangle Impérial et Nouvelle Ville) est un quartier né au début du XXème siècle sous l'annexion allemande. Metz, étouffant dans son enceinte médiévale, va connaître alors une extension urbanistique sans précédent dans son histoire, en s'appropriant un ancien no man's land militaire de près de 76 ha, doublant ainsi sa surface habitable. Ces 76 ha, au sud de la ville, sont vides de construction exceptées une gare de terminus construite en 1878 et une caserne des années 1890.
Le plan urbanistique est établi en 1902 par Conrad Wahn, architecte de la ville. Il s'inspire des urbanistes pionniers en la matière et particulièrement de l'Autrichien Camillo Sitte afin de concilier esthétisme et fonctionnalité.Ce nouveau quartier est divisé en 46 îlots. Chacun de ces îlots obéit à un des trois modes d'occupation du sol : villa urbaine unifamiliale avec jardinet; immeuble de rapport en continu ; équipements publics ou privés. Ce plan d'urbanisme qui a perduré jusqu'à la seconde Guerre Mondiale permet d'avoir une unité, malgré la diversité des architectures et des matériaux utilisés dans les constructions : le quartier est un laboratoire architectural du début du XXème siècle.
Le quartier compte 5 bâtiments protégés au titre des monuments historiques, et bien d'autres merveilles.
La gare
La gare est le monument emblématique du quartier, la base sud du Triangle Impérial, le bâtiment autour duquel tout le quartier s'articule. Ce long monument de 300 m est inauguré en 1908. L'architecte Jürgen Kröger lauréat du concours d'architecture lancé pour la construction de la gare, livre en premier lieu le dessin d'un monument Jugendstil, mais Guillaume II tient à marquer l'empreinte allemande dans la ville et naît alors un bâtiment inspiré de l'architecture sacrée rhénane, mi église, mi palais impérial. (cf. article du 12/02/14).
La gare est inscrite au Monuments Historiques en janvier 1975.
La gare est le monument emblématique du quartier, la base sud du Triangle Impérial, le bâtiment autour duquel tout le quartier s'articule. Ce long monument de 300 m est inauguré en 1908. L'architecte Jürgen Kröger lauréat du concours d'architecture lancé pour la construction de la gare, livre en premier lieu le dessin d'un monument Jugendstil, mais Guillaume II tient à marquer l'empreinte allemande dans la ville et naît alors un bâtiment inspiré de l'architecture sacrée rhénane, mi église, mi palais impérial. (cf. article du 12/02/14).
La gare est inscrite au Monuments Historiques en janvier 1975.
L'Hôtel des Postes
Face à la gare se dresse la poste centrale construite de 1907 à 1911 et inscrite en janvier 1975. En grès rose des Vosges, cet imposant monument néo-roman aux allures de forteresse est imaginé par Von Rechenberg puis le projet est confié à Ludwig Bettcher. Afin de stabiliser le sol meuble, le bâtiment est construit sur des pilotis en béton armé (tout comme la gare). Il occupe une place stratégique afin d'acheminer le plus efficacement le courrier : pour ce faire, 500 employés travaillent ici en 1911, et 26 guichets sont au service du public. Il est complété, dans le prolongement de la gare par un centre de tri des paquets.
Bien que redevenue française quelques années après sa construction, elle garde dans son décor le cor, symbole de la Deutsche Post.
Face à la gare se dresse la poste centrale construite de 1907 à 1911 et inscrite en janvier 1975. En grès rose des Vosges, cet imposant monument néo-roman aux allures de forteresse est imaginé par Von Rechenberg puis le projet est confié à Ludwig Bettcher. Afin de stabiliser le sol meuble, le bâtiment est construit sur des pilotis en béton armé (tout comme la gare). Il occupe une place stratégique afin d'acheminer le plus efficacement le courrier : pour ce faire, 500 employés travaillent ici en 1911, et 26 guichets sont au service du public. Il est complété, dans le prolongement de la gare par un centre de tri des paquets.
Bien que redevenue française quelques années après sa construction, elle garde dans son décor le cor, symbole de la Deutsche Post.
Hôtel des Arts et Métiers
A l'angle de l'Avenue Foch et de la rue Gambetta se dresse l'ancien hôtel des Arts et Métiers ou hôtel des Corportations construit en 1907-1909 et inscrit en novembre 2002.
Cet imposant bâtiment en grès rose des Vosges, de style néo-renaissance alsacienne, est l'oeuvre de Gustav Oberthur qui utilise les techniques les plus modernes : béton armé dans les piliers des fondations et les plafonds, supports et charpente métallique, électricité, aération, ventilation, chauffage central...
Le monument est prévu pour accueillir des salles de formation et d'examen, une salle des fêtes (1er étage, actuel cinéma), des salles d'expositions, des locaux pour la chambre des métiers, le tribunal de commerce, le tribunal des prud'hommes, un restaurant (actuel Flo), quelques magasins et quelques logements de location.
Les vitraux de la salle des fêtes portent les blasons des différentes corporations. L'angle de l'hôtel est surmonté d'un clocheton à horloge et d'un héraut portant l'écu aux armes de Metz.
La Tour Camoufle
Vestige du XVème siècle, la Tour Camoufle est inscrite en octobre 1929.
Cette tour est la seule rescapée de la destruction des remparts sud de la ville fin du XIXème siècle. On imagine dans le tracé de l'avenue Foch le fossé longeant les fortifications et comblé lors de l'aménagement du quartier.
La Tour Camoufle est un des exemples de la théorie de Camillo Sitte, où le "pittoresque" et les points de vues ont leur place dans la ville.
Eglise Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus
Construite entre 1938 et 1953, cette église avant-gardiste (le béton armé est novateur dans l'architecture religieuse) est classée en novembre 1998.
L'idée d'une église dans la Neustadt remonte à 1929, mais le projet architecturale divise évêque et municipalité et la construction de Roger-Henri Expert (assisté de Théophile Dedun) ne commencera qu'en 1938. Interrompu par la guerre, le chantier ne reprendra qu'en 1950 L'église est consacrée en 1954 et la croix-flèche est érigée en 1963.
La structure de la nef centrale (coque de navire à l'envers ?) est portée par des piliers de béton finissant en arcs brisés culminant à 30 m de haut sur 77 m de long.
Les vitraux de Nicolas Untersteller sont également novateurs : il utilise la technique des vitraux-claustra, dalles de verres colorées serties dans les joints de béton. Ils donnent une touche de couleur dans ce cadre sobre et strict.
Malheureusement, l'église vieillit assez mal : aujourd'hui, le béton laisse apparaître son armature en de nombreux endroits et les autorités réfléchissent à un plan de sauvegarde.
La Neustadt est très diversifiée (style et matériaux utilisés) et recèle bien d'autres trésors parfois cachés. En voici quelques exemples.
Ancienne Gare |
Allée centrale "Ring" Avenue Foch |
Villa Avenue Foch |
Lycée Georges de la Tour |
Chambre de Commerce et d'Industrie (ancienne Reichsbank) |
Ancien hôtel Royal |
Détail hôtel Royal |
Rue Charlemagne |
Rue Charlemagne |
Rue Charlemagne |
Angle rue Charlemagne et rue Gambetta |
Rue Gambetta |
Maison et atelier Villeroy et Boch |
Détail maison Villeroy et Boch |
Détail maison Villeroy et Boch |
Détail maison Villeroy et Boch |
Détail Maison Villeroy et Boch |
Détail maison Villeroy et Boch |
Détail maison Villeroy et Boch |
Détail maison Villeroy et Boch |
N.B. : pour en savoir plus, consulter les ouvrages de Christiane Pignon-Feller, historienne de l'art, spécialiste de l'annexion et donc de ce quartier.
Superbe partage ! De merveilleuses photos et des précisions très intéressantes. Merci également pour l'indication bibliographique.
RépondreSupprimerMerci beaucoup Hélène !
Merci pour ce reportage Hélène. Je découvre Metz sous un autre jour!
RépondreSupprimerMerci, ça m'encourage à continuer.
SupprimerBravo pour ce reportage fort bien fait et pour la qualité des photos! Merci à vous.
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour votre commentaire encourageant. Ravie d'avoir atteint mes objectifs : partager mes découvertes.
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