La Porte des Allemands et les remparts médiévaux - Metz - Monuments historiques

Après quelques mois de restauration, la Porte des Allemands vient de rouvrir au public. C'est un plaisir de redécouvrir ce patrimoine militaire (encore un) de Metz et d'en profiter pour arpenter le chemin des remparts qui reprend alors tout son sens.

J'ai l'habitude de présenter la Porte des Allemands comme le fleuron des fortifications de la ville, mais c'est un patrimoine exceptionnel classé depuis décembre 1966 : une double porte fortifiée à cheval sur la Seille. A l'origine, au XIIIème siècle, la Porte des Allemands, qui doit son nom à l'hôpital Notre-Dame-des-Alamans élevé tout près par l'ordre des chevaliers Teutonique, n'est constitué que de deux tours semi-cylindriques hautes de 16 mètres situées côté ville et reliées par un arc. Les deux puissantes tours crénelées au Nord sont construites en 1445 par Henri de Ranconval, pour résister aux boulets métalliques et en pierre. A la fin du XVème siècle, les deux ouvrages sont reliées par un pont coudé. C'est aussi à cette époque qu'apparaissent les locaux d'hébergement, d'administration, les octrois : d'où la galerie voûtée à croisée d'ogive, les latrines surplombant la Seille... Au XVIIIème siècle, la Porte des Allemands est intégrée dans le système de fortification planifié par Vauban et exécuté par Cormontaigne. Au XIXème siècle, elle subit plusieurs campagnes de restauration, qui installent des toits en poivrière sur les tours du XIIIème, reconstruisent le deuxième étage des tours du XVème et adossent une façade crénelée aux tours. La ville en devient propriétaire en 1900 et y installe un musée du peuple messin qui perdurera jusqu'en 1918, avant d'être intégré au Musée de la Cour d'Or. Aujourd'hui restauré, l'édifice est à nouveau apte à accueillir le public lors de visites (guidées ou non), d'expositions, de manifestations diverses et même de soirées privées.

"Sire Philippe Dex maistre et gouverne de louvraige en la (...) 1529 (...)

Je ne peux pas dissocier la Porte des Allemands des remparts médiévaux attenants. Les remparts du XIIIème siècle subsistant à la confluence de la Seille et de la Moselle sont inscrits au titre des monuments historiques en 1929, ceux compris entre la Tour des Esprits et la Porte des Allemands sont inscrits en 1932. La première enceinte défensive de la ville est construite à la fin du IIIème siècle et au début du IVème siècle ; elle est longue de 3 km et comporte 4 portes attestées. Cette enceinte a été renforcée et agrandie au IXème siècle, mais les faubourgs extérieurs s'accroissent et nécessitent la construction d'une nouvelle enceinte au XIIIème siècle. Au XIVème siècle, l'enceinte englobe la Grève dans le quartier Outre-Seille (c'est une des parties de l'enceinte préservée). Au XVème siècle, l'enceinte est longue de 5.5 km et comporte 12 portes et 76 tours, entretenues et gardées par les différents corps de métiers qui donnent leurs noms aux tours et par la ville. Fin XVème et début XVIème siècle, l'enceinte est doublée créant ainsi une fausse-braie. Pendant trois siècles, l'enceinte évolue en fonction de l'artillerie, avant d'être démantelées en partie. Il ne reste qu'une toute petite partie de cette enceinte. Parmi ces vestiges, la Tour des Esprits est également un témoin des bombardements de 1944 qui ont dévoilé la voûte à croisées d'ogives de la salle supérieure.

Caponnière Dex

Bas-relief - Caponnière Dex

A la base du Pont des Grilles

Tour des Chevriers

Tour au Diable

Tour au Diable

Tour des Massons et Tour des Tailleurs

Bretèche - Porte en Chandellerue

Tour des Esprits

Tour des Esprits

Pont des Grilles de la Basse Seille

Pont des Grilles de la Basse Seille

Tour des Esprits et Pont des Grilles de la Basse Seille

Tours de la Cité

Tour des Wercolliers

Tour des Chauldronniers

Tour au diable

Pont sur la Seille vers la Porte de la Madelaine

Porte de la Madelaine